Patrimoine communal


L’EGLISE

Une chapelle de cimetière sur une voie antique en limite de diocèses

Saint Symphorien passe pour un martyr d’Autun au IIème siècle. Sa légende du Vème siècle, en fit le patron des cimetières à cause d’une phrase chantée dans toutes les églises du monde à la préface des défunts : “A l’heure de la mort, la vie n’est pas détruite, elle est transformée“. Il est vraisemblable que cette église fut d’abord une chapelle de cimetière, d’autant qu’elle est placée sur le bord d’une voie publique.

Cette voie servait de limite aux anciens diocèses de Rennes et de Saint Malo, eux-mêmes héritiers des cités gallo-romaines. Du côté malouin était la paroisse de Tinténiac, par la suite démembrée. C’est aujourd’hui Saint Brieuc des Iffs. On peut penser de même que du côté rennais, Saint Symphorien appartenait à l’antique paroisse de Bazouges.

Toujours est-il que l’église occupe un site remarquable : au bord d’un plateau, à l’extrême pointe de la commune et à la jonction de deux autres. A tel point, disait-on, que si la bourrasque emportait le clocher, on ramasserait ses morceaux sur trois arrondissements : à Saint Brieuc des Iffs (Montfort), Tinténiac (Saint Malo) et Saint Symphorien (Rennes)…

Un église romane rebâtie au XVème siècle pour la nef et au XVIème siècle pour le choeur

Ce sont les moines de Saint-Melaine de Rennes qui bâtirent la première église de pierre (citée en 1158). Un prieuré relevant de cette abbaye est attesté du XIIème siècle au début du XVème siècle.

Cette église romane avait une nef rectangulaire s’ouvrant à l’est sur un choeur plus étroit et le mur de séparation portait le clocher.

  • En 1411, l’église priorale devint paroissiale et l’on pensa à moderniser la nef au milieu du XVème siècle : ses murs latéraux furent refaits avec soin, avec une nouvelle charpente, apparente comme à l’époque romane mais plus élancée.
  • Un choeur nouveau s’aligna sur la nef vers 1563. La charpente à lambris fut mise en place en 1564 et la maîtrisse-vitre en 1569. Un clocher de charpente au bas du choeur remplaça le clocher-mur.

Façade sans porte et tour-porche au midi

Deux originalités, presqu’uniques, apparurent au début du XIXème siècle : façade sans porte à l’ouest (comme à Saint Péran) et tour-porche au sud (comme à Saint Gilles).

  • La façade romane avait survécu au XVème siècle. Mais la route de col qui passait devant ne cessa de s’abaisser. En 1803, quand il fallut la refaire, on renonça à placer une porte suspendue dans le vide.
  • De son côté le clocher de choeur n’avait cessé de pourrir les relations entre la paroisse et l’abbé de Saint Melaine. Celui-ci percevait les dîmes mais était tenu d’entretenir le choeur et le clocher. Dans une plaidoirie mémorable (qui fut imprimée en 1782), l’avocat Le Chapelier le jeune (celui de la nuit du 4 août et de la loi le Chapelier !) démontra que c’était aux paroissiens de payer. Le clocher, mal entretenu, fut remplacé par une tour-porche au sud en 1821, qui sonna le glas du vieux chapitret.

Extrait des articles de Roger Blot “Eglise en Ille et Vilaine” – Texte extrait du dépliant réalisé par le Département d’Ille et Vilaine : Eglises à découvrir en Ille et Vilaine et disponible en mairie.

 Le clocher renferme trois cloches :

  • la plus petite, environ 100 kgs, porte le nom d’Eugénie-Constance-Marie-Armandine ;
  • la seconde, environ 200 kgs, porte lenom de Louise-Marie-Aurélie-Virginie ;
  • la grande cloche, pesant 400 kgs porte le nom de Marie-Joseph-Louise-Olga. Elle a été baptisée entre 1945 et 1958, sans que la date soit indiquée. Les inscriptions lisibles sur le pourtour, nous indique le nom des donateurs : Melle Lebreton, Mmes Rochefort, Renault, Coulombel et Mrs Gallée, Joseph Houitte et Huchet. Elle a été fondue, après la Seconde Guerre mondiale à Villedieu les Poêles chez Cornille. Alors que Pie XII était Pape, cette cloche a été bénite par le Cardinal Roques, Archevêque de Rennes, en présence de l’Abbé Galliot, Recteur, des membres du Conseil Municipal et du Conseil Paroissial de Saint Symphorien.

 

Monsieur Vincent CROCHU surnommé “L’amoureux des Cloches”, élève en 3ème au collège de l’Assomption à Rennes, a réalisé, suite à sa visite de notre clocher, le 17 décembre 2016, un un montage à partir des vidéos qu’il a prises et des données qu’il a recueilli sur les cloches de l’église de Saint Symphorien (reportage à visionner ci-dessous).

                                                                

LA FONTAINE DE L’ECUELLEE : LIEU VIVACE DE DEVOTION AU XXIème SIECLE

A Saint Symphorien, la fontaine de l’Ecuellée placée sous le vocable de Notre Dame des Tertres, a la réputation d’aider la marche chez les enfants.

L’Abbé Duine rapporte “une jeune fille ayant eu un enfant illégitime fut chassée par ses parents. Elle quitta le bourg et vint se réfugier dans un bois. Elle allaitait son petit garçon. Lorsqu’elle fut dévorée de soif, elle supplia la Sainte Vierge de la secourir et aussitôt, la fontaine jaillit”. Le bruit du miracle de la fontaine se répandit dans la contrée et de nombreux fidèles vinrent y prier la Vierge à partir de 1840.

Les origines de la dévotion

La statue fut de nouveau volée en 1886. Une petite fille de 4 ans ayant pu remarcher suite à un pélerinage, sa mère remplaça la statue volée. La tradition rapporte qu’en 1887, trois personnes venues en pèlerinage ont vu, dans l’eau de la fontaine, une médaille de la Vierge avec l’Enfant Jésus.

Mme Roger a écrit : “Au milieu des Tertres en Saint Symphorien il y a une espèce de terrasse sur le bord d’un vallon, une petite source au creux d’un rocher où se trouve l’empreinte d’une main que l’on a toujours appelée l’Ecuellée. En 1886, une statue bénie de la Sainte Vierge fut placée au-dessus de la petite fontaine par le propriétaire des lieux. Elle disparut. 10 ans après, une femme promit à la Vierge d’apporter une statue à la fontaine pour la guérison de sa petite fille qui ne marchait plus. Elle fut exaucée le 18 août 1878”.

Mme Roger a écrit : “Au milieu des Tertres en Saint Symphorien il y a une espèce de terrasse sur le bord d’un vallon, une petite source au creux d’un rocher où se trouve l’empreinte d’une main que l’on a toujours appelée l’Ecuellée. En 1886, une statue bénie de la Sainte Vierge fut placée au-dessus de la petite fontaine par le propriétaire des lieux. Elle disparut. 10 ans après, une femme promit à la Vierge d’apporter une statue à la fontaine pour la guérison de sa petite fille qui ne marchait plus. Elle fut exaucée le 18 août 1878”.

Elle fut restaurée par les soins de la municipalité de Saint Symphorien en 2013.

Les ex-voto (plaques de marbre) témoignent des vertus miraculeuses de l’eau de la fontaine et de la protection de la Vierge pour la guérison des jeunes prématurés ou malades. Le premier date de 1887, les deux derniers de 2001 et 2004.

Ce lieu mérite le détour et le respect des promeneurs.

Pratique  : pour se rendre à la fontaine de l’Ecuellée, soit prendre un chemin sur la droite à l’entrée du bourg, soit prendre les virages de Hédé – Bazouges et par le parking du restaurant Le Gentil Home, suivre le chemin qui bifurque sur la gauche.

Contribution de l’association Bas Champ : Guy Castel et Lionel Henry. Texte extrait du n° 5 “Le Magazine” de la Communauté de Communes du Val d’Ille.

LE MONUMENT DU SOUVENIR

Le 8 mai 2009, la commune, qui jusqu’alors n’avait pas de monument aux Morts (seulement une simple plaque dans l’église), a inauguré un monument du souvenir et une stèle commémorative. Y sont inscrits les 25 noms des Symphoriennais morts pour la France pendant la première guerre mondiale 1914 – 1918.

Ce  monument  contemporain  en  granit,  de  3,92  mètres  de  haut  et pesant 2 200 kg identifie le lieu des commémorations. Cette oeuvre a été réalisée par Monsieur Philippe ANDRÉ – Sculpteur de Fougères.

Extrait de l’article du journal Ouest France.